1 Nisan 2020 Çarşamba

L'orientalisme au Musée de Pera




                              La mélodie orientale en Europe
 "Orientaliste: Homme qui a beaucoup voyagé."- Gustave Flaubert

La procession ambassadoriale


        C'était grâce à la recherche de source d'inspiration des artistes occidentaux qu'est né l'orientalisme. Il est intégré aux tableaux que nous voyons, aux romans et aux poèmes que nous lisons. En effet, l'Orient a attiré leur attention avec sa vivacité et sa divergence.  
   Moi, je cherchais la même inspiration pour écrire et la recommandation de l'un de mes professeurs, m'a permis de la trouver au deuxième étage du Musée de Pera.
   
La façade du musée

 L'intersection des cultures, les ambassadeurs, les peintres...

  Cet étage qui abrite l'exposition appelée "Kesişen Dünyalar", agit comme s'il était une machine à remonter le temps avec ses murs rouges, sa musique vient des haut-parleurs et ses tableaux au milieu des cadres en or. Le voyage vers passé, commençant au XVIIème siècle dans les territoires de l'Empire Ottoman.



Yeni Cami et le port d'Istanbul par Jean-Baptiste Hilaire

         Le peintre du tableau aquarelle que vous voyez au- dessus, c'est Jean-Baptiste Hilaire, était emmené en Egé et puis à Istanbul avec une équipe de scientifiques et d'artistes par le dernier ambassadeur de France à Istanbul avant la Révolution , Comte Marie-Gabriel-Florent Auguste de Choiseul-Gouffier. Cet ambassadeur, passionné par les civilisations anciennes, a pris le peintre Cassas dont les travails se concentraient sur l'aquarelle, comme un membre de son équipe talentueuse et a fait un voyage qui incluait l'Anatolie, le Chypre, la Palestine et l' Egypte. 
                                                                                                                                                                                                                                                                                             
   Les livres que Choiseul-Gouffier a écrits à la suite de son travail avec son équipe (Voyage-pittoresque de la Grèce, Voyage en Syrie etc.), ont contribué au développement du néoclassicisme et de l'orientalisme.                          
 Le palais de France (Istanbul,) par Germain Fabius Brest







   Il faut attirer l'attention sur le fait que chercher une couleur inédite de la nature, conduit les écrivains et peintres à partir vers de nouvelles destinations, donc vers l'Orient ce qui est une notion alors assez large. Elle désigne le pourtour méditerranéen et notamment l'Afrique du Nord. Les artistes qui étaient rongés par le désir de produire des œuvres originales, ont été séduits par le jaune du sable, le bleu du Bosphore, le rouge des kilims et l'orange du ciel. Ces couleurs leur étaient étrangères et semblaient mystérieuses. 



     Gérard de Nerval, un écrivain et poète romantique, aussi un voyageur, décrit impeccablement la différence entre sa patrie et où il visite dans son ouvrage Voyage en Orient

                       " ... clartés d'un jour d'Orient 

  Que notre vie est quelque chose d'étrange! Chaque matin, dans ce demi-sommeil où la raison triomphe peu à peu des folles images du rêve, je sens qu'il est naturel, logique et conforme à mon origine parisienne de m'éveiller aux clartés d'un ciel gris, au bruit des roues broyant les pavés, dans quelque chambre d'un aspect triste, garnie de meubles anguleux, où l'imagination se heurte aux vitres comme un insecte emprisonné, et c'est avec un étonnement toujours plus vif que je me retrouve à mille lieues de ma patrie, et que j'ouvre mes sens peu à peu aux vagues impressions d'un monde qui est la parfaite antithèse du nôtre."


  
                   Portrait de l'ambassadeur de France Charles Gravier Count en tenue turque

    À l'instar des écrivains connus qui ont décrit l'Est avec ses plumes, de nombreux peintres l'a versé sur les toiles par leurs pinceaux. Il y en a plusieurs qui ont voyagé ailleurs pour sortir des sujets habituels, faire rêver le publique à son tour, atteindre l'authenticité, le pittoresque et l'exotisme avec une perspective qui guide notre regard. En revanche, tous n'avaient pas d'opportunité si efficace ainsi il se sont contentés d'y imaginer à partir des photographies ou de récits.

                                
              Portrait de la comtesse de Vergennes en tenue turque, par  Antoine de Favray


   À l'époque, la curiosité de l'Ouest n'était pas unilatérale. La voix moderne de la Révolution Française circulait partout dans le monde. L'Empire Ottoman, étant gravement affecté  de cet événement, a proclamé le Hatti-Chérif de Gülhane qui déclarait que les lois seraient supérieures que les paroles de Sultan. C'était le premier pas de l'occidentalisme
pour la société ottomane. 
    


  Juste après cette proclamation, les intellectuels comme Osman Hamdi un peintre turc, pour qui une partie de l'étage est consacrée, ont inauguré le début de l'éducation à l'européenne, surtout à la française



    Pendant ces années où les ponts des cultures étaient établis entre deux civilisations, certaines pierres se trouvaient mal placées dans l'édifice. À Istanbul, la plupart des riches conjecturaient que l'occidentalisme consistait simplement à acheter une nouvelle tenue chaque jour, à assister aux bals régulièrement, à jouer du piano et à connaître quelques mots de français. Cette mécompréhension a été beaucoup critiquée par les écrivains connus comme Recaizade Mahmut Ekrem et Hüseyin Rahmi Gürpınar.

          Une scène de harem par Franz Hermann, Hanz Gemminger, Valentin Mueller 1654


     Réciproquement, tous n'étaient pas accomplis pour l'Occident. Un théoricien littéraire et critique palestino -américain, l'auteur du livre L'Orientalisme, Edward Saïd a déclaré que ses connaissances sur l'Orient étaient incompatibles avec celles des artistes et des écrivains. Selon lui, tout l'Est était confiné.



                     Le dîner au palais en l'honneur de l'ambassadeur, par Jean-Baptiste Vanmour


Le portrait d'Antoine Edouard Thouvenel, ambassadeur de France à Istanbul peint par Adolph Diedrich Kindermann




                          Deux filles musiciennes, par Osman Hamdi Bey

    Le mouvement, qui se nourrissent avec l'intérêt et la curiosité pour l'autre, a été traité par plusieurs maîtres comme Victor Hugo, François René de Chateaubriand et Jean-Léon Gérôme. 
   

    Après quelques heures passées dans ce musée, la mélodie orientale s'est arrêtée de se faire entendre et moi, je me suis retrouvée encore une fois dans les bras du XXIème siècle, le retour à ma réalité.











L'orientalisme au Musée de Pera

                              La mélodie orientale en Europe  "Orientaliste: Homme qui a beaucoup voyagé."- Gustave Flaube...